Je vous ferais parcourir les différentes étapes du parcours des 2 mois de production qui donne vie à tasse artisanale. Du tournage en passant par le tournassage puis l’émaillage, la naissance d’une céramique contemporaine n’aura plus de secret pour vous.
Le pétrissage
Les pains de terre pour la céramique arrivent par bloc de 10 kg. Avec un fil métallique qui ressemble à un fil à couper le beurre, je prélève les 400g de grès nécessaires pour le mug. Je vais ensuite les pétrir pour en extraire toutes les bulles d’air qui déformeraient les poteries lors de la cuisson.
Le tournage
C’est la partie la plus connue (et oui, pour répondre à votre question : c’est la partie comme dans le film Ghost !). Je mets la terre sur le tour, la centre, la perce, monte les parois et la forme globale de la tasse artisanale apparaît.
Le séchage
La pièce patiente entre 1 à 4 jours (la météo bretonne devient alors maître de mon planning de production), jusqu’à ce qu’elle soit assez solide pour l’étape suivante.
Le tournassage
Je fixe la pièce sur le tour grâce à 3 boules de terre. En faisant tourner la pièce et à l’aide d’un petit outil métallique, je vais retirer de longs copeaux de terre. D’abord, le mug a la tête en bas, je viens creuser le fond de la pièce. J’appose le sceau de la marque puis je retourne la pièce dans le bon sens. Avec le même outil, je vais affiner et lisser les parois de la tasse artisanale. Voilà la forme définitive du mug révélée.
Le séchage
Entre 1 et 2,5 semaines, jusqu’à ce que la pièce soit complétement sèche (on remercie à nouveau la météo bretonne et son humidité légendaire pour son intervention lors de cette étape).
Le biscuit – la première cuisson
Les céramiques sont cuites une première fois à 980°C. La cuisson dure 24h en moyenne. À partir de ce moment-là, les poteries sont appelées des biscuits (que je vous déconseille toutefois de manger …)
L’émaillage
Chaque poterie est individuellement émaillée. L’émail est un liquide qui a la consistance d’une pâte à crêpes. Je remplis l’intérieur de la pièce d’émail puis vide immédiatement le liquide dans un seau. Une fine pellicule de poudre reste collée aux parois, c’est le futur émail. Je trempe ensuite le haut de la pièce dans le seau d’émail pour recourir des 2 premières vaguelettes du mug.
La dernière cuisson
Cette fois-ci, les céramiques montent à 1280°C. L’émail se vitrifie et révèle alors ses reflets. Le défournage de cette ultime étape est comme un matin de Noël où l’on découvre après toutes ces semaines le fruit de notre travail. (Il arrive parfois que le père Noël soit de mauvaise humeur et ce sont des pièces cassées qui sortent du four. Mais par chance, c’est assez rare chez moi.)
Et la tasse artisanale apparaît sous vos yeux !
C’est à ce moment-là que je mets les stocks à jour sur l’eshop et que vous découvrez les nouvelles pièces.
En moyenne, il me faut 2 mois pour faire tout ce processus. Si un jour, vous tenez un de mes mugs, vous avez donc 60 jours de mon attention à vous faire la plus jolie pièce possible, glissée au creux de vos doigts. De quoi passer une jolie pause café, n’est-ce pas ?
La production représente 40 % de mon temps de travail. Que fais-je le reste du temps ? Je bronze tranquillement sous le soleil breton ? Vous découvrirez dans le prochain article la réponse à cette question, mais voici un petit indice en attendant : il y a-t-il du soleil en Bretagne ?
